Du sommet des montagnes au-devant de la scène, le nouveau président de l’ACCJE sait s’écarter des sentiers battus.
« J’ai beaucoup d’intérêts et de passe-temps en dehors du droit, d’où mon choix de pratiquer en entreprise, explique Daniel Bourque, président de l’ACCJE en 2019-2020. J’aime les endroits insolites, je suis un marathonien passionné, un alpiniste et un acteur. »
Quels endroits insolites? Le Myanmar, le Vietnam, le Ghana et la ville légendaire de Djenné au Mali. Quels marathons? Ottawa et Hamilton. Quelles montagnes? Le Mont-Blanc (la plus haute montagne des Alpes), le Chimborazo (le plus haut sommet de l’Équateur) et le Cotopaxi (le plus haut volcan actif des Andes). Quels rôles? Sur scène avec le département de théâtre de l’Université d’Ottawa, dans des pièces off-Broadway ou en figuration cinéma à New York.
Même s’il ne joue plus beaucoup, il a une carrière florissante, une vie de famille, il voyage et pratique des passe-temps athlétiques. Comment équilibre-t-il tout cela?
« Je pense que l’équilibre entre le travail et la vie personnelle devient plus facile à mesure que l’on gagne en expérience professionnelle. On devient plus efficace et on gère mieux le stress. Je crois qu’il est possible d’être dévoué à sa carrière et à sa famille en même temps. Il faut parfois un peu de créativité, mais c’est à la portée de tous. Personnellement, je me fais un devoir de prendre le petit-déjeuner et le dîner tous les jours avec mon fils et mon partenaire, sauf si je voyage. »
Aujourd’hui, Daniel Bourque est avocat principal au sein du Groupe des contrats mondiaux des Services juridiques de la Banque TD. Son mandat est axé sur la négociation d’accords commerciaux essentiels pour l’infrastructure informatique de la banque.
« J’aime le fait que l’informatique soit un domaine en constante évolution, dit-il. Avec l’IA, la sécurité accrue des bases de données désintermédiées prises en charge par chaînes de blocs, l’automatisation croissante des flux de travail et les attentes des consommateurs face à la fluidité des expériences en ligne, nous naviguons dans un environnement en constante évolution. »
Bourque s’estime chanceux de travailler à la TD, qui a un « engagement inégalé envers la diversité et l’inclusion. En tant que francophone vivant en Ontario et membre de la communauté LBGTQ, c’est extrêmement important pour moi. »
Le rôle de juriste d’entreprise l’a attiré pour sa plus grande variété et ses meilleures perspectives d’équilibre. En 2011, après 15 ans en pratique privée, il a été recruté par Dorothy Quann, alors vice-présidente et avocate générale chez Xerox Canada, pour soutenir son groupe des services. « J’ai eu le coup de foudre pour la pratique du droit en entreprise », s’enthousiasme-t-il.
Tout bon juriste d’entreprise sait qu’il faut trouver un équilibre entre les aspects commerciaux et juridiques. D’après Bourque, « pour être un juriste d’entreprise efficace, il faut avoir une compréhension profonde de l’organisation, être ouvert d’esprit, créatif et apte à trouver des solutions qui feront progresser les objectifs de l’organisation tout en respectant la loi. C’est parfois un défi de taille. »
« Pour être judicieux, les conseils doivent tenir compte à la fois du risque commercial et juridique. Il est également important de connaître l’auditoire et de transmettre ses recommandations d’une manière qui sera clairement comprise. » Bourque conseille d’éviter le jargon juridique et de ne pas se laisser accaparer par des questions qui ont peu d’incidence sur un accord.
Le nouveau président de l’ACCJE est un bénévole actif depuis 2014 au sein du Comité exécutif national et de la section ontarienne de l’Association. Il comprend l’importance de maintenir le contact avec ses pairs à l’échelle régionale et dans l’ensemble du pays.
Bourque siège également au conseil d’administration de la Fondation Fais-Un-Vœu Canada, un organisme qui fait en sorte de réaliser les vœux d’enfants atteints de maladies graves. « Lorsqu’un enfant est gravement malade, une partie de son enfance lui est enlevée. La réalisation d’un vœu lui permet, ainsi qu’à sa famille, de penser à autre chose qu’à la maladie, de renouer avec l’enfance et avec un sentiment de normalité.
Interrogé sur l’orientation de la pratique en entreprise et plus largement de la communauté juridique, Bourque est optimiste. « Les organisations savent qu’il est avantageux d’avoir des juristes capables de fournir des services à une fraction du prix d’un fournisseur externe. On entend souvent dire que la technologie et l’externalisation menacent les emplois des avocats, mais rien n’est plus faux. Plus le monde se complexifie, plus de nouveaux domaines de pratique émergent. La protection de la vie privée, la preuve électronique, la cybersécurité, l’IA et les médias sociaux sont autant de domaines qui n’existaient pas il y a 15-20 ans. Et la communication de documents est un défi gigantesque à l’ère numérique. Tout cela crée du travail pour les avocats! »
Bourque prévoit « plus d’impartition des aspects moins complexes, comme la diligence raisonnable et la communication de documents, l’IA jouant un rôle plus important lorsque les avocats donnent des conseils. » Il ajoute que l’ACCJE s’efforcera d’aider les membres à faire face à ces changements en veillant à ce que ses programmes et services tiennent compte de l’évolution technologique et de la façon dont les juristes d’entreprise collaborent avec des experts de domaines connexes.
Pendant son année à la présidence, Bourque a pour objectif d’augmenter le nombre de membres, en particulier dans les provinces à fort potentiel de croissance, comme le Québec, la Colombie-Britannique et les Maritimes. Pour ce faire, il continuera d’investir dans les programmes uniques et personnalisés de l’ACCJE et dans une sensibilisation communautaire plus ciblée.
Et si vous n’avez pas encore renouvelé votre adhésion, il vous exhorte à le faire dès que possible pour bénéficier d’un soutien à chaque étape de votre carrière : un programme de mentorat géré par des professionnels, la plus grande conférence annuelle de juristes d’entreprise au Canada et un programme phare de leadership en affaires pour les juristes d’entreprise, en partenariat avec la Rotman School of Management.
Avec le recul, les moments préférés de Bourque à l’ACCJE ont été de rencontrer des pairs de tous les coins du pays et d’avoir été mentor bénévole à trois reprises pour le Programme de mentorat de l’ACCJE. « J’ai trouvé que c’était l’un des aspects les plus gratifiants de mon engagement à l’ACCJE », conclut-il avec un sourire.
Habitué des feux de la rampe, Daniel Bourque est prêt à être votre voix cette année!
Karen Sadler est coordonnatrice des communications et du marketing de l'ACCJE (actullement en congé).