Donner vie à de grandes choses

  • 13 mars 2020
  • Lynne Yryku

Donner vie à de grandes choses

« Un ancien juge m’a dit un jour de ne jamais avoir peur d’une nouvelle occasion ou d’un nouveau défi. Il se peut que je ne me sente pas équipé pour y faire face, mais je devrais avoir confiance que je vais y réussir », dit Philip Milley, JEA.C. Ce conseil lui a bien servi, le menant jusqu’à son poste actuel : conseiller juridique principal pour le Canada à la Fondation Mastercard.

La Fondation Mastercard est le plus important organisme caritatif au pays. Ses objectifs principaux sont d’autonomiser les jeunes autochtones au Canada et de contribuer à permettre à 30 millions de jeunes Africains, particulièrement les femmes, de trouver un travail digne et épanouissant. À la fin de 2018, Philip a été le deuxième conseiller juridique d’entreprise à y être embauché, ce qui lui a donné l’occasion de contribuer à l’organisation de bien des manières qui dépassent l’offre de conseils juridiques.

« J’ai contribué à intégrer la fonction juridique nouvellement créée dans l’organisation et à faire croître notre petite – mais vaillante — équipe juridique, explique-t-il. Cela a nécessité plus que des connaissances en droit. J’ai dû développer des relations dans l’organisation, à tous les échelons, et avec les partenaires clés, ainsi que bâtir de la confiance par la surveillance et l’achèvement de projets organisationnels clés, comme la mise sur pied d’un bureau en Ouganda, tout en remplissant manifestement mes obligations professionnelles. » 

Étant donnée la présence internationale de la Fondation, particulièrement sur le continent africain, Philip doit également faire preuve de sensibilité culturelle relative au contexte dans lequel ses conseils seront mis en œuvre. « Cette réalité m’a permis de renforcer mes aptitudes en communication, dit-il. J’ai également raffiné mon approche quand je fournis des conseils juridiques, de manière à être plus sensible à la culture interne de mon client, qui évolue, à mesure que de plus en plus de bureaux ouvrent en Afrique. »

Cultiver des relations

Philip n’a pas réussi seul. Suivant les sages conseils de son grand-père qui lui avait dit « Tu ne peux pas tout apprendre seul », il a cherché à tisser des liens et à apprendre des autres. « Nous devons travailler ensemble, nous appuyer les uns sur les autres et ne pas être arrogants dans notre travail et quant à nos capacités, dit-il. C’est ainsi que nous atteindrons un succès réel et verrons des changements positifs dans le monde. »

Les meilleurs investissements qu’il ait faits pour sa carrière ont inclus d’assister à des événements juridiques, de prendre part à des groupes communautaires et de saisir d’autres occasions de développement professionnel, car il y a rencontré des gens extraordinaires et variés. « Je crois qu’il faut se placer dans des environnements où on peut être à l’aise ou pas, car on trouve toujours l’occasion d’apprendre quelque chose de nouveau, dit-il. En vérité, on ne sait jamais où une nouvelle relation ou une conversation peut mener. »

Cela s’est révélé spécialement vrai avec le Programme de leadership en entreprise pour les juristes d’entreprise (PLEJE) offert en collaboration avec l’École de gestion Rotman, qu’il a terminé l’an dernier.

« Je me suis inscrit au PLEJE pour mieux développer mes compétences comme conseiller juridique d’entreprise et pour augmenter l’impact que je pouvais avoir au sein de mon organisation en vue d’atteindre les objectifs d’affaires, dit-il. Dès la première séance le premier jour, j’ai été étonné de voir à quel point les perspectives offertes par nos instructeurs avaient une incidence sur mon efficacité dans mon organisation. Cela a encore été rehaussé par ce que j’ai appris dans l’exercice d’évaluation entre pairs. J’ai tiré de grands bénéfices du cours à cause de la rétroaction des conseillers juridiques d’expérience qui ont évalué mon travail et des commentaires de mes camarades. Les relations que j’ai cultivées avec mes collègues conseillers m’ont aussi fourni un tremplin important pour ma croissance comme praticien une fois le programme terminé. »

Avoir de l’impact

Une croissance professionnelle continue est fort probable pour Philip, alors que la Fondation augmente ses activités à un rythme exponentiel.

« Il n’y a jamais deux journées pareilles, tandis que je m’efforce de répondre aux besoins complexes et changeants de mon client, dit-il. Il me faut être agile et constamment changer ce sur quoi je mets l’accent pour servir au mieux les intérêts de mon organisation dans différentes circonstances. Je travaille souvent à partir de nos bureaux de Toronto, mais je dois occasionnellement voyager. Jusqu’à maintenant, j’ai fait de nombreux voyages vers différents endroits en Afrique et j’ai visité des régions éloignées du Canada rural. »

« J’ai compris très tôt à quel point l’éducation peut réellement transformer les gens et les collectivités, poursuit-il. Que je travaille avec des écoles en Afrique ou que je collabore avec des Aînés sur une programmation conçue pour enrichir la vie des jeunes autochtones du Canada, je sais que je travaille à améliorer la vie des autres. »

Réunir les pays et rassembler les gens fait partie de l’ADN de Philip. Il est né en Ontario dans une famille de fiers Terre-Neuviens. Pour retrouver ses racines, il a étudié, vécu et travaillé sur la côte est pendant plus d’une décennie avant de s’installer dans la région de Waterloo avec son épouse.

Il prend le train plusieurs jours par semaine pour se rendre de son domicile au bureau et voit dans ce trajet une occasion de communiquer avec des collègues en Afrique, de répondre à des courriels, d’établir les priorités de sa journée et d’abattre du travail.

À la maison, il garde les pieds sur terre en passant du temps avec ses amis et sa famille et en cuisinant : « Nous avons toujours du plaisir avec un bon repas! ». Sa femme et lui aiment faire du vélo, sur route ou en montagne ou (plus récemment) avec des pneus surdimensionnés. Ils ont la chance d’être entourés d’un excellent réseau de pistes cyclables, qu’ils découvrent encore.

Se tournant vers l’avenir, Philip dit : « J’ignore quel rôle je jouerai dans cinq à dix ans, mais j’ai la ferme intention d’être encore conseiller juridique dans le domaine philanthropique. J’adore savoir que mon travail contribue à trouver des solutions pour des programmes sociaux qui changent la vie des jeunes Canadiens et Africains pour le mieux. Je ne sais pas encore si le travail juridique me conviendra le mieux ou si je passerai à un rôle de gestion dans la haute direction d’un organisme caritatif. Mais peu importe comment mon rôle changera, je vais continuer d’affiner mes aptitudes et mon expertise pour augmenter l’impact de mon travail. »

Lynne Yryku est rédactrice en chef de L’Édition interne.