Un réseau professionnel florissant, favorisant l’entraide : voilà l’un des avantages qui ont d’abord attiré Christine Desaulniers et Frédéric Pérodeau à l’ACCJE – et ils n’ont pas été déçus. Tous deux ont tissé des liens durables avec des juristes d’entreprises de partout au Canada, et tous deux sont en quête de moyens d’élargir ce rayonnement et d’améliorer leurs connaissances et leurs compétences tout en aidant les autres à s’épanouir.
Ils coprésideront la Conférence nationale 2020, Regard vers l’avenir : les juristes d’entreprise en 2020 et au-delà, qui se tiendra du 26 au 28 avril dans leur ville natale de Montréal, où ils espèrent donner autant qu’ils ont reçu.
Christine Desaulniers
« C’est intéressant de voir ce que les autres font, comment ils le font et apprendre d’eux », explique Christine Desaulniers. Cette curiosité et cette réceptivité l’ont menée là où elle est aujourd’hui : chef de la direction des affaires juridiques et secrétaire de la société TC Transcontinental, l’une des plus grandes entreprises d’emballage en Amérique du Nord et la plus grande imprimerie au Canada.
Christine s’est jointe à TC Transcontinental en novembre 2005, après avoir passé une vingtaine d’années chez Stikeman Elliott, où elle a notamment dirigé le groupe des fusions et acquisitions de Montréal. Chez TC Transcontinental, elle est responsable des aspects juridiques touchant la Société et ses filiales, notamment en ce qui a trait aux acquisitions, financements, réorganisations, partenariats, contrats commerciaux, litiges et la propriété intellectuelle. Ces quinze dernières années, elle a dirigé avec succès plusieurs acquisitions importantes pour la société et a joué un rôle clé dans de nombreuses négociations de vente et de financement par actions et par emprunt.
Cependant, il n’y a pas que son excellence professionnelle qui fait d’elle un modèle inspirant : elle s’implique aussi dans des collectes de fonds pour des organismes de bienfaisance, avide de nouvelles connaissances et de nouvelles façons de faire, et toujours prête à donner un coup de main.
C’est pour ces mêmes raisons que Christine a rejoint l’ACCJE : « Je voulais rencontrer des gens qui faisaient la même chose que moi et qui étaient confrontés à des enjeux similaires, et développer un réseau de contacts [...] On peut discuter avec les membres de notre réseau, on peut apprendre d’eux, avec eux et de ce qu’ils vivent. »
Au travail, chaque jour est différent – et « ne se déroule généralement pas de la façon que j’avais prévue! » Il y a toujours des problèmes inattendus, des urgences, etc. « Il faut réagir rapidement et poursuivre », dit-elle, d’où l’importance d’avoir un arsenal de personnes et d’idées sur lesquelles s’appuyer.
Son succès vient aussi du fait qu’au fil des ans, elle a mis en pratique les bons conseils de ses amis et collègues : « Être rigoureux, se pousser hors de ses limites, essayer avant de demander de l’aide, lever la main, travailler fort, en équipe et avoir confiance en soi. »
Christine a hâte à la Conférence nationale de l’ACCJE pour repousser ses limites, s’exposer à des perspectives et pratiques différentes, rencontrer des gens extérieurs à ses cercles habituels. Elle voit cela comme un moyen pour « rencontrer des avocats de partout au Canada, échanger, entretenir son réseau et se mettre à jour sur certains enjeux et défis auxquels plusieurs font face » – et peut-être repenser la façon dont ils sont abordés.
En effet, le thème de l’avenir l’interpelle : c’est le moment « de se repenser, de se remettre en question, de penser à se réinventer ». Même s’il est tentant de se laisser porter par le courant, il est généralement nécessaire et bénéfique de changer (même si c’est difficile). Son secret? Une réelle curiosité : « On apprend beaucoup par ce que les autres font différemment. »
Être coprésidente – au cœur de cette abondance de réflexions et de connaissances – c’est la cerise sur le gâteau.
Frédéric Pérodeau, JEA.C
« Présume toujours de la bonne foi des gens. » Ce conseil fort utile, Frédéric Pérodeau l’a entendu pour la première fois de Marc-André Blanchard, ambassadeur et représentant permanent du Canada à l’ONU, alors qu’ils étaient tous deux associés chez McCarthy Tétrault. Cette attitude positive l’a mené sur la voie de la croissance et des possibilités, faisant de lui une meilleure personne, un meilleur avocat et un meilleur leader.
Bien connu pour son leadership, sa vision stratégique et ses grandes aptitudes communicationnelles, Frédéric s’est joint en 2012 à l’Autorité des marchés financiers (AMF), l’organisme mandaté par le gouvernement du Québec afin d'encadrer les marchés financiers, d’abord comme directeur du contentieux, puis en tant que directeur principal des enquêtes, poste qu’il a occupé jusqu’à sa nomination à titre de surintendant de l’assistance aux clientèles et de l’encadrement de la distribution en janvier 2018. Avec la collaboration de plus de 150 employés, il est notamment responsable du développement réglementaire, des règles d'admissibilité et d'exercice des activités de distribution, de la délivrance des certificats aux personnes et de l'inscription des entreprises ainsi que des services d'assistance aux consommateurs de produits et services financiers.
Même en dehors du travail, il s’implique dans le milieu, apportant ses connaissances notamment aux Autorités canadiennes en valeurs mobilières, au Barreau du Québec, à l’Association du Barreau canadien et à l’ACCJE (dont il a été président en 2015-16).
« Je suis devenu membre de l’ACCJE en 2010 quand je suis passé du privé à l’entreprise, explique Frédéric. Je voulais profiter des ressources disponibles, avoir accès à de la formation de pointe et pouvoir profiter d’un réseau de collègues. J’ai eu la chance de tisser des liens durables avec des conseillers juridiques partout au Canada. »
Il a participé au Programme de mentorat de l’ACCJE, mais « j’ai certainement appris autant que lui » (son mentoré). Il a également été de la première cohorte du Programme de leadership en entreprise pour les juristes d'entreprises, considéré comme « un moment décisif » de sa carrière. C’est là qu’il a rencontré Gordon Currie, vice-président principal et chef du contentieux chez George Weston Limited, dont il a suivi le conseil : « Les aptitudes qui vous ont amené à ce niveau-ci ne sont pas celles qui vous amèneront au prochain niveau. ».
Après avoir tant reçu, Frédéric considère que « c’est vraiment un honneur d’être coprésident de la conférence de cette association que j’ai présidée, d’autant plus qu’elle se tient à Montréal pour la première fois depuis 2012. »
« Le thème est à propos, poursuit-il, car les juristes d’entreprise font face à des défis juridiques et opérationnels de plus en plus costauds et variés. Le rôle même du juriste d’entreprise évolue, tout comme les attentes de la haute direction. Le juriste d’entreprise est à la fois conseiller juridique, conseiller d’affaires, partenaire stratégique, gardien de la réputation de son organisation, boussole morale et parfois même… thérapeute. Sa connaissance et sa compréhension des enjeux doivent être holistiques et aller au-delà du plan juridique. Il faut impérativement s’intéresser aux autres aspects de l’organisation. »
Pour relever ce défi considérable, Frédéric insiste sur l’ACCJE et sa conférence, « un événement fédérateur pour les conseillers juridiques de partout au Canada soucieux d’échanger sur les meilleures pratiques et de développer leur réseau. » Il attend avec impatience la collaboration et les amitiés qui le guideront dans le prochain siècle – et au-delà.
Lynne Yryku est rédactrice en chef de l'Édition interne.