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Vous voulez travailler à l’étranger?

  • 06 mars 2020
  • Patricia Osoko

Vous voulez travailler à l’étranger?

Je suis conseillère juridique à Mexico pour un conglomérat basé au Canada. On me demande souvent comment j’ai décroché mon emploi. Voici comment je suis arrivée ici, et quelques conseils pour ceux qui cherchent à voler au-delà des frontières canadiennes.

J’ai toujours voulu vivre et travailler dans un autre pays. Mes grands-parents étaient immigrants et mes parents ont vécu au Pérou avant ma naissance. J’ai grandi dans une maison remplie d’artefacts, de musique et de mets venant de l’étranger. J’ai aussi été habituée à être relogée, car nous avons déménagé toutes les quelques années quand j’étais enfant.

J’ai eu la chance d’être exposée à la diversité linguistique dès mon jeune âge. J’ai fréquenté une école élémentaire avec immersion française, puis une école hispanophone quand mon père a accepté un poste au Mexique pour un an. À mon retour au Canada, j’ai saisi de nombreuses occasions d’améliorer mon français, et je suis retournée à l’espagnol une fois adulte.

En 2014, mon employeur a commencé à explorer des occasions émergentes au Mexique et c’est sans gêne que je me suis immiscée dans le processus. J’ai lu tout ce que j’ai pu sur les affaires au Mexique, j’ai renforcé mes compétences linguistiques en suivant des cours de conversation à la bibliothèque locale, et j’ai bâti des relations avec les fournisseurs de service et le personnel que nous embauchions pour le bureau mexicain. Je suis devenue la personne-ressource sur l’administration des affaires au Mexique. Et heureusement, au moment de prendre la décision, ma famille a appuyé mon départ.

La sérendipité joue un grand rôle, mais il y a des choses que vous pouvez faire pour vous préparer à saisir une occasion à l’étranger.

  1. Développez votre intelligence transculturelle. Le Canada est un endroit fantastique pour en apprendre davantage sur les autres gens et les autres lieux. Je me suis impliquée auprès d’une organisation à but non lucratif pour les immigrants, servant de mentor et d’accompagnatrice pour les avocats formés à l’étranger, et je suis ensuite devenue membre du conseil d’administration. Cela m’a permis de connaître d’autres normes culturelles et d’apprendre comment le droit se pratique dans d’autres territoires. Des gens que je connais ont aussi parrainé des familles immigrantes par l'entremise de leur église ou d'associations communautaires.
  1. Apprenez une autre langue. Affirmez-vous dans les conversations et ne craignez pas de commettre des erreurs. C’est ce qui est le plus difficile pour moi, car mon avocate interne veut toujours être précise. J’admire les gens qui sont capables de se lancer dans une conversation en langue étrangère sans peur et qui créent des liens avec les gens. Trouvez un groupe dans lequel vous pouvez vous exprimer sans jugement et exercez-vous, encore et encore.
  1. Apprenez comment le droit se pratique dans différentes parties du monde. Comment forme-t-on les avocats ? Sont-ils membres d’organisations professionnelles ? Ont-ils des normes professionnelles à respecter ? Les avocats formés à l’étranger ont-ils le droit d’exercer leur métier ? Les coutumes locales s’harmonisent-elles à vos valeurs personnelles ou chaque jour sera-t-il un défi sur le plan déontologique ? Quelles sont les normes culturelles qui vont vous aider à arriver à dire « oui » ? Ces « règles » sont-elles vraiment des règles ?
  1. Pensez à ce que vous voulez. Avez-vous une spécialisation reconnue internationalement, par exemple en droit commercial ou en droits de la personne ? Souhaitez-vous vous qualifier pour exercer dans un autre territoire, ou appliquer les lois canadiennes à l’étranger ? Comment vos aptitudes peuvent-elles être mises à profit ?
  1. Peu importe votre âge, adoptez la pensée de la génération du millénaire. Cherchez de nouveaux défis et ne craignez pas de changer de poste. Mon parcours m’a fait zigzaguer entre des postes juridiques et des postes de gestion, accumulant une gamme de compétences qui appuyaient mes buts. Même si je me considère principalement comme avocate commerciale et spécialiste de la gouvernance des filiales, j’ai aussi travaillé en développement des affaires et en analyse stratégique. J’ai même mené un projet de révision des politiques de la société, ce qui a été une des meilleures occasions de développement de ma carrière. Dites oui et faites preuve de souplesse. Quand vous obtiendrez ce poste rêvé à l’étranger, vous aurez besoin de chaque miette d’expérience, de résilience et de souplesse pour y réussir. Bonne chance !

Remarque : Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l'auteure et non celles de l’employeur de celle-ci.

Patricia Osoko est directrice juridique d’ATCO México. Elle y soutient les activités en infrastructure énergétique et en construction modulaire, ainsi que les nouvelles occasions de croissance. Elle dirige également Silver Birch Innovations, où elle étudie et met en œuvre la transformation de l’innovation et de la culture par la réinvention numérique et la restructuration des politiques et processus. Communiquez avec elle par l’entremise de LinkedIn.